
Les entraîneuses et entraîneurs jouent un rôle de premier plan au hockey en offrant aux athlètes le cadre et les ressources requises pour développer leur plein potentiel sur la glace et dans la vie : une responsabilité que Vicky Sunohara prend très à cœur.
« Notre travail consiste à favoriser la réussite grâce au sport, affirme-t-elle. C’est un rôle très important qui ne se résume pas à développer les habiletés au hockey. Il faut offrir un environnement propice à l’épanouissement et agir comme modèle au sein d’une culture positive. »
Vicky Sunohara a été surprise d’apprendre qu’elle avait été choisie comme lauréate nationale du Prix des entraîneuses BFL CANADA dans la catégorie haute performance.
« Je ne suis pas certaine de mériter une telle reconnaissance, mais je suis très touchée, admet-elle. J’ai eu la chance de côtoyer des entraîneuses extraordinaires, tant comme collègues que comme adversaires, et elles m’ont beaucoup appris. C’est un grand honneur. »
Il va sans dire que Vicky Sunohara a su mettre à profit son impressionnant bagage d’expérience pour exceller dans son rôle d’entraîneuse. Double médaillée d’or olympique et sept fois championne mondiale, elle figure au 11e rang des pointeuses dans l’histoire de l’équipe nationale féminine du Canada avec un cumul de 118 points (56 buts et 62 aides) en 164 matchs à l’international. Elle a par ailleurs été intronisée au Temple de la renommée de l’IIHF plus tôt cette année.
Elle a commencé sa carrière de hockeyeuse dans les années 1980 et a joué quatre saisons sur les circuits collégial et universitaire : deux avec l’équipe de l’Université Northeastern et deux avec celle de l’Université de Toronto. Elle a ensuite évolué dans l’ancienne Central Ontario Women’s Hockey League (COWHL) avant de jouer pour le Thunder de Brampton pendant 11 saisons au sein de la National Women’s Hockey League (NWHL) et de la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF).
Certaines personnes aspirent d’emblée à veulent devenir entraîneuse ou entraîneur après leur carrière d’athlète, mais ce n’était pas le cas de Vicky Sunohara.
« Pour être honnête, je ne pensais pas suivre cette voie, explique-t-elle. C’est un peu arrivé par hasard, lorsque j’ai commencé à donner un coup de main en dirigeant quelques exercices pendant les entraînements. »
Lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte de jumeaux vers la fin de sa dernière saison au sein de la LCHF, elle a discuté avec quelques coéquipières et préféré ne pas prendre de risque en restant derrière le banc.
« C’est à partir de ce moment que l’idée de devenir entraîneuse a commencé à germer dans mon esprit, car je savais que je ne jouerais plus. »
Après la naissance de ses garçons, Vicky Sunohara a occupé les fonctions de directrice du hockey féminin à The Hill Academy à Caledon, en Ontario, pendant deux saisons. En 2011, le poste d’entraîneuse-chef à temps plein de l’équipe de hockey féminin s’est libéré à l’Université de Toronto.
Elle a sauté sur cette occasion de revenir auprès de son alma mater, même si elle ne mesurait pas encore pleinement toutes les responsabilités liées à un tel rôle au sein du réseau U SPORTS.
« Comme je n’ai pas commencé avec un poste d’adjointe, je n’ai pas été mentorée par une entraîneuse-chef ou un entraîneur-chef. Toutefois, j’ai eu d’excellents modèles derrière le banc pendant ma carrière de joueuse, et je leur dois plusieurs de mes philosophies d’entraînement. J’avais une vision claire de l’approche que je souhaitais adopter et des acquis que je voulais transmettre, mais aucune expérience comme entraîneuse adjointe. C’était difficile. »
Avec le soutien de la direction sportive et du personnel, Sunohara s’est familiarisée avec ses nouvelles responsabilités et a commencé à trouver ses repères.
Treize saisons plus tard, elle a mené les Varsity Blues à trois conquêtes de la Coupe McCaw (2020, 2023, 2025) – le trophée suprême des Sports universitaires de l’Ontario (SUO) – et à la finale du championnat national U SPORTS en 2024. Elle a été nommée Entraîneuse de l’année des SUO et d’U SPORTS en hockey lors de trois saisons consécutives (2019-2023), et a remporté le titre d’Entraîneuse de l’année des SUO, tous sports confondus, lors de la saison 2019-2020.
« Lorsque j’ai remporté ma première médaille d’or olympique, rien ne m’a plus comblée que de voir la joie dans les yeux de mes coéquipières et du personnel entraîneur après tous les efforts que nous avons déployés pour décrocher la victoire, confie-t-elle. Cette même émotion a refait surface lorsque nous avons remporté le championnat des SUO, car il s’agissait de tout un exploit. La compétition est plutôt rude dans la ligue, et la victoire peut rapidement nous glisser entre les doigts. J’aime prendre un moment pour observer les sourires sur les visages des athlètes, du personnel et des entraîneuses et entraîneurs adjoints. J’en tire un grand sentiment d’accomplissement et de fierté. »
Retrouver d’anciennes joueuses et discuter de leur parcours postuniversitaire offre à Sunohara une autre occasion de faire le point sur son propre cheminement.
« C’est vraiment génial de croiser d’anciennes joueuses et de discuter de leurs expériences après les études, admet-elle. C’est un privilège d’avoir joué un petit rôle dans leur vie. »
En plus de se dévouer au sport universitaire, Vicky Sunohara entraîne aussi des athlètes féminines de moins de 18 ans. Lorsqu’elle était jeune, elle n’a pas eu la chance de perfectionner ses habiletés en pratiquant le hockey à un haut niveau.
« J’ai eu de bons modèles de leadership et un bon encadrement lorsque j’ai évolué dans l’équipe senior, mais je n’ai pas pu découvrir mon potentiel avant l’âge adulte. Les joueuses de M18 développent leur talent tôt en plus d’apprendre à se soutenir mutuellement. Elles comprennent également qu’elles peuvent contribuer au succès de l’équipe même si elles ne font pas partie du premier trio ou du jeu de puissance. »
À titre d’entraîneuse adjointe, Sunohara a aidé l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada à remporter l’or au Championnat mondial féminin des M18 2022 de l’IIHF ainsi que le bronze lors de l’édition 2024. Cette dernière saison, elle a pris les rênes de l’équipe, la menant à un nouveau titre mondial. Elle sera de retour pour diriger le Canada au Mondial féminin des M18 2026 à Sydney et à Membertou, en Nouvelle-Écosse.
Forte de sa notoriété sur la scène nationale, Vicky Sunohara est heureuse de transmettre les secrets du succès des équipes dont elle a fait partie et de contribuer au développement des prochaines générations d’athlètes qui représentent le Canada.
« C’est extrêmement gratifiant et emballant de voir de jeunes joueuses porter l’unifolié pour la première fois et représenter leur pays, dit-elle. Après le dernier Mondial, les voir décrocher l’or m’a rempli le cœur de fierté. »
Le parcours d’entraîneuse de Sunohara ne s’arrête pas là. Cette saison, elle s’est jointe au personnel responsable des activités hockey des Sceptres de Toronto dans la LPHF à titre de consultante et a aidé le personnel entraîneur dans la planification des séances d’entraînement.
« J’ai adoré chaque minute de ce mandat, confie-t-elle. J’ai beaucoup appris, et c’était plutôt extraordinaire de me retrouver sur la glace avec des joueuses de ce calibre. »
Assister de près à l’évolution du hockey professionnel féminin lui a aussi permis de mesurer les progrès réalisés dans le sport depuis qu’elle a accroché ses patins.
« J’aurais aimé vivre cette aventure à mon époque. C’est un rêve qui devient réalité, et je me sens privilégiée d’en être témoin. J’ai beaucoup aimé discuter avec les joueuses et le personnel entraîneur de différentes avenues et écouter leurs idées pour développer davantage le hockey féminin. »
On parle souvent du pouvoir de la représentation au hockey féminin pour insister sur l’importance d’inspirer les prochaines générations de joueuses, d’entraîneuses et d’officielles. Pour sa part, Sunohara affirme qu’elle continue d’apprendre et de s’épanouir dans son rôle d’entraîneuse.
Même si c’est un peu par hasard qu’elle a trouvé sa vocation, elle se réjouit aujourd’hui d’avoir des modèles pour l’aiguiller et l’encadrer.
« On dit toujours aux joueuses qu’il est important de sortir de leur zone de confort. Je vous invite donc à sortir de votre zone de confort et à vous trouver une mentore ou un mentor pour vous aider dans votre rôle. Il existe une belle solidarité parmi les entraîneuses et entraîneurs. Il n’y a pas plus enrichissant que les échanges, la collaboration et l’apprentissage par l’observation. »
« Nombreuses sont les personnes qui sont prêtes à offrir leur aide et à contribuer au perfectionnement du personnel entraîneur », conclut-elle.
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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