
Pour quelqu’un qui pratique le hockey des années durant, il est sans doute difficile de s’imaginer une manière différente (voire meilleure?) de s’impliquer au hockey. C’était le cas du moins pour Calvin Swustus fils, jusqu’à ce que sa plus jeune fille, Maleah, et lui découvrent l’association de hockey du Salish Storm (SSHA), il y a quatre ans.
« J’ai tout de suite été investi d’un profond désir de redonner quand j’ai découvert cette association, car… le hockey m’a sauvé la vie, révèle Swustus. C’est grâce à ce sport si je suis devenu la personne que vous voyez devant vous. »
Aujourd’hui, Swustus est un leader influent de sa communauté dans la vallée de Cowichan sur l’île de Vancouver. En plus d’être membre du conseil des tribus Cowichan, il a été élu au conseil d’administration de Hockey Colombie-Britannique en 2024. Outre son poste d’entraîneur adjoint pour l’équipe de Maleah, il a été reconnu pour son dévouement au hockey autant dans sa province qu’à l’échelle nationale. Mais c’est son rôle d’entraîneur et de conseiller culturel pour le programme de Cowichan du Salish Storm qui demeure au cœur de ses priorités.
« Ma vie tourne autour du hockey, je le fais pour les enfants », dit Swustus, expliquant d’un ton rieur qu’il a modifié son horaire de travail de manière à se présenter à temps pour les activités du Storm.
« Son approche met à profit tout un volet culturel, mais aussi simplement son enthousiasme pur pour le hockey », soutient Alan Macdonald, fondateur et directeur de la SSHA. « C’est un véritable passionné de hockey. C’est d’une valeur inestimable, son amour pour le hockey, tout comme sa volonté de s’investir auprès des enfants de sa communauté. »
Il y a environ six ans, la SSHA a commencé à offrir aux jeunes autochtones une initiation au hockey visant à éliminer les obstacles à la participation. De tels programmes sont en cours à Nanaimo, Cowichan (Duncan), Saanich et Vancouver, et les plans vont bon train pour élargir l’offre.
Tout l’équipement est fourni, notamment grâce à une généreuse contribution du fonds Buts et Rêves de l’Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey. Le temps de glace est offert par l’association. Mais le programme va bien au-delà du fait de sauter sur la glace pour jouer au hockey.
Chaque séance sur glace débute au rythme d’une tradition autochtone : chanson, cercle de tambours ou leçon d’Aînés ou de leaders autochtones. Swustus joue du tambour avant toutes ses séances d’entraînement, et les jeunes se joignent souvent à lui en frappant leur bâton sur la glace. Ce moment aide à cultiver le sentiment de communauté, à former une famille.
« On garde l’ambiance positive pour tout le monde, explique Swustus. Comme ça, même à leurs tout premiers coups de patin, les jeunes ne se sentent pas mal de tomber. Je me souviens de ma première fois sur la glace. Quand je suis tombé, je me suis tourné vers mon père et je voulais abandonner, mais il a insisté pour que je reste sur la patinoire.
« Je suis content qu’il l’ait fait. »
Swustus remercie son père de l’avoir initié au hockey et de lui avoir montré à se former une carapace quant à la discrimination raciale dont il était victime de la part d’équipes adverses, puisqu’il était généralement le seul joueur autochtone au sein de ses équipes au hockey mineur. Ces souvenirs l’habitent toujours, mais ne le hantent pas. Swustus se concentre plutôt sur la façon dont le Salish Storm rend le hockey plus accessible pour les jeunes autochtones, qui font la transition vers le hockey mineur en plus grands nombres chaque année.
« Je laçais les patins de Maleah quand un autre parent dans le couloir m’a interpellé pour me dire que leur fille entamait sa première année au hockey mineur grâce au Salish Storm », raconte Swustus, ajoutant que les jeunes du Storm l’appellent souvent coach même à l’extérieur de l’aréna.
« C’est tout un honneur pour moi de voir les jeunes me vouer un tel respect. Ça me donne la motivation nécessaire pour continuer mon travail. »
Swustus caresse de grandes ambitions pour la SSHA, comme une expansion dans d’autres Premières Nations ou l’ajout de programmes de développement (par exemple, en patinage de vitesse) pour les jeunes autochtones participant à des programmes de hockey mineur. Aux yeux de Macdonald, ces objectifs font de Swustus un véritable atout pour le programme, au sein duquel tout le monde est fier de le compter parmi les membres de l’équipe.
« Cal et moi avons vraiment la même passion à l’égard de la participation des enfants, estime Macdonald. Quand les enfants voient Cal, la plupart le connaissent déjà. Les jeunes le respectent et l’aiment. »
C’est le souhait de tout jeune au hockey, après tout. Avoir un entraîneur qui veut être à la patinoire, à ses côtés.
« Je me souviens des entraîneurs formidables que j’ai eus, ce sont les modèles que je m’efforce de suivre, dit Swustus, les yeux souriants. Je veux qu’on se souvienne de moi comme un entraîneur formidable. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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